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Intel Skulltrail : 8 cores à 3.2 GHz
Conclusion

L'idée de recycler des technologies dédiées aux serveurs pour en faire des vitrines technologiques grand public n'est pas nouvelle : le premier Pentium 4 Extreme Edition, sorti en 2003, n'était rien de plus qu'un Xeon MP adapté aux cartes mères "Desktop" classiques. Avec Skulltrail, Intel franchit une nouvelle étape puisque ce n'est plus simplement le(s) processeur(s) qui est(sont) issu(s) du monde professionnel, mais bien l'ensemble de la plateforme. Alors, qu'en est-il de cette mutation à marche forcée ?

Du point de vue des performances brutes, le résultat est incontestable : les huit cores Penryn à 3.2 GHz de Skulltrail fournissent une énorme puissance de calcul, de loin la plus importante disponible aujourd'hui dans le monde grand public. Le principale problème vient de l'exploitation de cette puissance dans la pratique et là, force est de constater que le résultat est en demi-teinte. Certes, dans les applications conçues depuis des lustres pour tirer parti de multiples cœurs comme l'encodage vidéo ou le rendu 3D, Skulltrail fait des étincelles et enterre la concurrence. Au contraire, dans les jeux, seule la fréquence de base - supérieure aux autres processeurs d'Intel - lui offre un modeste avantage face à des solutions (très) nettement plus économique.

Alors oui, on pourra facilement rejeter la responsabilité de ces maigres gains sur les vilains développeurs paresseux qui commencent à peine à optimiser leurs jeux pour les processeurs Dual-Core, mais cela ne changera rien au fait que l'intérêt pour le joueur (même fortuné) d'une telle plateforme est quasi-nul à l'heure actuelle. Toutefois, il ne faudrait pas jeter le bébé avec l'eau du bain : malgré le faible gain de performances dans ce domaine, Skulltrail est la plateforme la plus puissante à l'heure actuelle, jeux y compris, grâce à la combinaison du nombre de cœurs ET de leur fréquence de fonctionnement.

Voila donc pour les processeurs. Parlons maintenant de la carte-mère, qui mérite quelques commentaires. L'excellente capacité d'overclocking de Skulltrail prouve que l'utilisation de composants serveurs est une solution viable pour ce type de plateforme. Malgré cela, les modifications effectuées par Intel pour supporter le SLI ressemblent à une blague de Gringo (en moins drôle) et le boulet rouge, cette fois, ira directement à nVidia. Non content de nous abreuver depuis des années avec le baratin techno-marketing qui entoure la technologie SLI, nVidia force ici Intel à utiliser des composants totalement inutiles pour avoir le privilège de revendiquer une compatibilité SLI. Rappelons-le : le SLI peut techniquement parfaitement fonctionner sur n'importe quel chipset s'il n'était pas bridé dans les drivers, mais nVidia ne semble même pas vouloir se contenter de royalties. Cerise sur le gâteau, au grand damn d'Intel et malgré les promesses, le Quad-SLI ne sera jamais supporté par Skulltrail, à part peut être sous la forme de deux GX2. Parce que oui mais bon, voila quoi. Dans ces circonstances, les quatre ports PCI-Express 16x perdent de leur intérêt ... à moins de préférer une solution à base de CrossFire !

Reste maintenant à parler du sujet qui fâche franchement : le prix. Alienware devrait annoncer très bientôt des configurations équipées de la plateforme Skulltrail et de deux GeForce 8800 Ultra ou GTX et ce, pour un peu plus de 6000€. Oui, 6000€. Alors à ce prix, vous disposerez de ce qui se fait de mieux sur le marché en terme de performances, dans toutes les applications possibles et inimaginables. De plus, les capacités d'overclocking de la plateforme vous garantiront une place de choix dans le panthéon des benchmarks pour quelques mois. Ceci dit, amis joueurs, rassurez-vous, il est parfaitement possible d'obtenir des performances ludiques à peine inférieures à Skulltrail pour une (petite) fraction du prix. Eh oui, c'est ça, une vitrine technologique.