Console Technigame / MiWi Console : Dissection et outrages divers Il est maintenant temps de voir ce que cette "console" a dans le ventre. Pour cela, nous avons disséqué la console, l’une des manettes et l’accessoire ridicule à fixer à la cheville. Commençons par nous intéresser à la console en elle-même avec une étude des composants internes :
Sur la première photo, on voit clairement que le constructeur à assemblé plusieurs PCB ensembles afin de remplir son cahier des charges à moindre coût. La seconde photo montre la carte principale. La face avant dispose d’un connecteur 2x30 contacts pour cartouche (1), mais peut également intégré directement une EEPROM contenant quelques jeux pour en faire une version encore plus low-cost. On voit ainsi clairement l’emplacement du chip (2). On y trouve également un quartz de 26.601712 MHz qui - oh ! Surprise – est bizarrement le même que celui qui équipait les consoles NES en mode PAL. Celui était ensuite divisé par 12 pour obtenir les 1.66 MHz nécessaires au CPU. De l’autre côté de la carte, on retrouve le chip principal, noyé dans sa résine (3). Il est quasiment certain que celui-ci soit un « NES On A Chip », très courant dans les nombreux clones de NES qui circulent depuis quelques années sous la forme de manette à brancher sur la TV. Le PCB principal est relié à un autre PCB sur lequel on trouve les deux connecteurs A/V de sortie (4), l’alimentation qui peut provenir soit de piles, soit du transformateur externe et qui est ensuite convertie en +5V. On trouve également la place pour un connecteur de manette filaire (5) qui correspond lui aussi aux manettes NES. Connecté de l’autre côté du PCB principal, on trouve cette fois le circuit imprimé chargé d’effectuer la conversion entre les données en provenance de la diode infrarouge (7) et le port manette standard. Le composant que l’on aperçoit en (6) est un résonateur CRB 455E, très connu car utilisé dans beaucoup de télécommandes de TV il y a quelques siècles. Enfin, la carte est reliée à un chenillard de 2 x 2 LED (8) qui n’est présent que pour l’effet bling-bling. Vous l'aurez compris, la liaison entre la télécommande et la console est donc unidirectionnelle et se contente d’infrarouge ultrabasique et non pas d’ondes radios. Pour la forme, nous avons cherché à savoir le prix de ces consoles chez Macro Winners Electronics pour 4000 consoles de ce type. La réponse n’a pas tardé : entre 12.50$ et 17.50$ selon les accessoires fournis, soit moins de 12€ au cours actuel du dollar. Même en comptant le transport et en retirant les 19.6% de TVA, on obtient encore une confortable marge pour l’importateur et le revendeur.
L’aspect extérieur de la manette peut faire penser à une WiiMote : les trous (1) du mini-haut parleur ont même été reproduits sans que ceux-ci n’aient une utilité quelconque dans le cas présent. De plus, afin que la liaison « sans fil » fonctionne dans le plus de cas possible et afin de faire oublier l’utilisation de simple diodes infrarouges, le fabricant à truffer la manette de LED infrarouges. On en trouve ainsi sur le devant (2), mais aussi à l’arrière (3) et même sur les côtés (4) ! Une fois ouverte, on trouve les diodes qui émettent le même signal dans toutes les directions (5). Sur le PCB principal, on retrouve le même résonateur (6) que sur la console pour générer la fréquence du signal IR. Enfin, le composant miracle (7) qui gère la « détection de mouvement », un SW18015D de Yukuto, est un simple interrupteur commandé par des vibrations. En clair : secouer le composant le fera passer à l’état passant, comme un bon vieil interrupteur au mercure, et simulera donc l’appui sur une touche. Le boitier à fixer à la cheville fonctionne sur le même principe. En bref, tout ceci est navrant mais n'aurait pas mérité qu'on s'y intéresse outre mesure si je n'avais vu de mes yeux vu une cinquantaine de personnes faire la queue dés 7h du matin devant une foir'fouille, publicité aguicheuse à la main, pour se procurer cette « console ». Bien sur, ces mêmes acheteurs, déçus, ne manqueront pas de refourguer la chose par le biais d’ebay quelques heures plus tard. N’imaginons même pas l’incompréhension de mamie, toute heureuse d’avoir offert une « Oui-hi » pour pas cher à son petit fils, lorsque celui tentera de la transformer en colle après lui avoir fait dévaler les escaliers avec un poignard dans le dos. La vie est parfois cruelle.
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