Présentation du chipset (ATi IGP320)

Avant de voir plus en detail le chipset IGP320 (ex-A3) d'ATI, interessons nous d'abord a la gamme complete. En effet, l'IGP320 n'est qu'un des 5 chipsets annoncés par ATi pour couvrir le marché. Cependant, ces chipsets (ou plutot Northbridge) comporte tous un core graphique identique et hérité du Radeon 7000. Nous verons cela par la suite. Commencons par passer en revue les 5 Northbridges (2 Destinés aux CPU AMD et 3 pour les Pentium 4 d'Intel) :

• Plateforme AMD

• ATi Radeon IGP320 : C'est le NB que nous testons aujourd'hui. Il est concu pour equiper les carte-mères des PC "Desktop" et fonctionne avec les processeurs Duron / Athlon / Athlon XP d'AMD via un Socket A. Il inclut le core graphique du Radeon, comme tout ses compagnons
  
  
• ATi Radeon IGP320M : le "M" signifiant "Mobile", ce northbridge est destiné aux portables. Pourtant, si la version normale et la version "M" sont différentes, celle-ci semble minimes puisqu'au vue des spécifications, rien ne change sur le papier.

• Plateforme Intel

• ATi Radeon IGP330 : Aprés la famille 320 destiné aux Athlons et autres Duron, la famille 330/340 est directement concue pour fonctionner avec le Socket 478 et donc les Pentium 4 et Celeron d'Intel. Toutefois, l'IGP330 est n'une qu'une version "light" de l'IGP340. Un peu à l'image de l'i845G et de l'i845GLL, les principales différences entre les deux chipsets sont le non-support du bus 533 QDR pour l'IGP330 et l'absence de sortie TV.
  
  
• ATi Radeon IGP340 : Ex "ATI A4", il s'agit d'une version améliorée de l'IGP330 qui reprends le meme core graphique que toute la série. Contrairement au 330, il ne se limite pas aux Pentium 4 sur bus 100 Mhz (400 QDR) mais supporte aussi le bus 133 Mhz (533 QDR). La sortie TV du controleur Dualhead... pardon... Hydravision selon ATI est cette fois fonctionnelle.
  
  
• ATi Radeon IGP340M : Comme on peut s'en douter, il s'agit de la version mobile de l'IGP340. Comme pour l'IGP320M, il ne semble pas y avoir de difference au niveau du chip en lui-meme par rapport à la version "Desktop".

Bien que les versions desktop existent (nous en testons une), il semblerait que les chipsets Radeon IGP d'ATI aient été développés principalement pour une utilisation dans les mobiles. En effet, un chip conçu pour une utilisation sur une carte mere classique n'est généralement pas du tout adapté à fonctionner dans un portable, où les contraintes en termes de dissipation thermique ou d'interferences electriques sont importantes. Ceci est encore plus vrai si un core graphique est intégré, qui dégage beaucoup de chaleur. Par contre, un chip conçu à la base pour une utilisation mobile fonctionnera sans aucun probleme sur un PC classique.

En y regardant de plus prés, tout ca s'avére trés logique puisque l'IGP320 (ou 320M) n'a pas la prétention d'aller concurencer le nForce et encore moins le nForce 2 de nVidia. En effet, le prix d'un nForce est plus du double de celui d'un IGP320. Par contre, dans le monde des portables, beaucoup d'utilisateurs doivent encore supporter l'antédiluvien KN133 de VIA dont les performances sont dépassés depuis longtemps. Or, ATI semble bien vouloir remplacer celui-ci.

Pour ce qui est des versions desktop, nous avons constatés que les solutions integrées séduisent de plus en plus les OEMs désirant proposer des machines relativement performantes à moindre cout. Mais tout le monde veut sa part du gateau, que ce soit Via et son KM266 ou SiS et son 740. le nForce(2) etant hors catégorie, de part ses performances, mais surtout son cout.

Interessons nous maintenant particulierement à l'IGP320. Voyons une vue d'ensemble avant de passer au Northbridge en particulier :

• Northbridge IGP320

Séparons le Northbridge en deux parties : le Northbridge proprement dit et le core graphique d'un autre coté.

• NorthBridge IGP320 : Général

 

• Controleur mémoire : Commencons par parler du controleur mémoire de l'IGP320. Celui-ci supporte la DDR-SDRAM, mais aussi la SDRAM. les normes supportées sont synchrones avec le bus utilisé, c'est a dire 100 Mhz (PC100 ou DDR PC1600) ou 133 Mhz (PC133 ou DDR PC2100). A noter que la fréquence de la mémoire peut etre désynchronisée, c'est a dire qu'un Athlon sur bus 100 Mhz pourra fonctionner avec de la DDR-SDRAM en mode PC2100 par exemple. Plus surprenant pour un chipset "recent", le controleur mémoire ne permet la gestion que de 1 Go de mémoire maximum. Cependant, vu l'orientation entrée de gamme de la carte, c'est suffisant.
  
  
• Controleur AGP : Bien qu'un core graphique soit inclu, le chipset permet la gestion d'un port AGP. Il support la norme AGP 2.0 et est donc compatible AGP 4x et AGP 2x. Il supporte les cartes 1.5V actuelles ainsi que les plus anciennes 3.3V. Le controleur AGP support le Fast Write (officiel) ainsi que le SBA (officieux)
  
  
• PLL integré : Grosse nouveauté et curiosité de ce Northbridge, il inclut un générateur de fréquences faisant office de PLL pour le chipset, la mémoire, ...etc. Comme nous l'avons constaté, aucun PLL n'est present sur la carte mere. Partant du principe qu'un chipset avec core graphique particulier demande un générateur d'horloge redessiné, ATI a probablement choisi d'en inclure un pour faire baisser les coûts plutot que de sous traiter la fabrication de ce composant (qui serait propriétaire à ATI) à ICST ou Realtek.
  
  
• Controleur inter-bridge A-Link : Peu de constructeur ne disposent pas actuellement de leur technologie propre de communication Northbridge/Southbridge. VIA à son V-Link, Intel son Hub-link et SiS son MuTIOL. Voila donc ATI et son A-Link. Trés fortement inspiré du V-Link de VIA de part son fonctionnement (et accesoirement de part son nom), le A-Link d'ATI dispose toutefois d'une particularité. En effet, il peut fonctionner en mode A-Link et offrir un débit de 266Mo/s pour les Southbridges ATI IXP200/250, mais aussi fonctionner en mode PCI standard et s'interfacer avec un southbridge d'une tierce partie comme ALi ou VIA. C'est d'ailleurs le cas avec la carte-mère que nous testons qui est équipée d'un Southbridge ALi

• NorthBridge IGP320 : Core Graphique

Parlons maintenant du core graphique de l'IGP320. Comme nous l'avons dit precedemment, il est basé à l'origine sur celui du Radeon 7000. Cependant, comme principale différence, on notera que l'IGP320 ne comporte pas d'unité T&L. Le core graphique fonctionne à une fréquence de 160 Mhz et est capable d'adresser un maximum de 128 Mo de mémoire. Bien sur, cette mémoire est partagée avec la mémoire centrale (UMA = Unified Memory Architecture), ce qui reduit tout de meme les performances par rapport a une mémoire dédiée (voir ici pour plus d'infos).

Au niveau de son architecture interne, ce core graphique est basé sur un seul pipeline de rendu disposant de 3 unités de texturing permettant donc de traiter 3 textures par cycle d'horloge (ce qui lui permet accessoirement de faire du bump mapping de type environmental). L'horloge étant cadencée à 160 Mhz, le fill-rate en single-texturing s'eleve logiquement à 160 Mpixel/s. En multi-texturing, nous obtenons donc 160x3 grace aux 3 unités de textures, soit 480 MTexel/s. Bien sur, le core 3D est équipé d'une bonne partie des innovations du core Radeon classique, c'est a dire :

• L'ATI HyperZ : L'HyperZ est un ensemble de 3 procédés permettant d'optimiser la bande passante mémoire disponible afin d'offrir de meilleur preformance avec une bande passante limitée. Les 3 techniques utilisées sont le Hierarchical Z (pas de rendu pour un maximum de pixels cachés par un objet 3D en avant-plan), le Z-Compression (Compression des données de profondeurs dans le positionnement d'un objet 3D) et le Fast Z Clear (accélération, voir quasi-suppresion de la remise à zero du Z-Buffer
  
  
• L'Architecture Pixel Tapestry : Moteur de rendu 3D du Radeon IGP, il est associé sur les Radeon 7000/8000 au charisma Enfine, qui désigne le petit nom du moteur T&L. Comme nous l'avons vu, celui-ci est absent de l'IGP320. Ce moteur 3D est plus evolué que celui que l'on peut trouver sur les chips integrés de VIA ou SIS. Il gere une multitude d'effets comme tout les types de Bump Mapping, les textures 3D, le FSAA et l'anisotropic filtering.
  
  
• L'ATI Video Immersion : Alors que la majorité des chipsets graphiques en est restée a une decompression MPEG2 semi-materielle, ATI a toujours tenu a fournir une decompression MPEG2 complete. L'IGP320 est donc doté d'un decompresseur MPEG2 gérant le motion compensation bien sur, mais aussi l'iDCT qui represente l'etape la plus gourmande en calcul du processus de décompression. Une technique propriétaire de desentrelacement est aussi au programme. La lecture DVD sur cette carte devrait donc etre trés correcte
  
  
• L'ATI HydraVision : A l'instar du DualHead de Matrox ou du nView de nVidia, l'Hydravision est un procédé d'affichage mutliple. Le périphérique utilisé peut etre un ecran classique bien entendu, mais aussi un ecran plat ou une TV. Dans le cas de l'IGP320, ce sera principalement un moniteur et une TV puisqu'une sortie TV (S-Video / Coaxiale) est présente.
  

Bref, beaucoup de technologie ayant fait le succés du Radeon sont bien presente. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que tout ces technologies sont vieilles de plus de 2 ans et que 2 ans dans ce domaine, c'est loin... trés loin.

Mais revenons a nos moutons, ou plutot, à nos Southbridges puisque c'est cette partie que nous allons aborder maintenant.

• Southbridge pour l'IGP320

Comme nous l'avons dit plus haut, le Northbridge IGP320 d'ATI peut fonctionner principalement avec 4 Southbridges differents. Les deux premiers étant bien sur les Southbridges ATI, l'IXP200 et l'IXP250, exploitant le bus A-Link. Cependant, à l'heure ou nous rédigons ce test, ces deux composants ne sont pas encore disponibles. Les constructeurs doivent donc se rabattre sur des southbridges génériques capables de fonctionner en mode PCI. On trouvera principalement le M1535D+ d'ALi et l'affreusement buggué 686B de VIA.

Voyons un comparatif de ces differents Southbridges :

L'IXP 250 se distingue de l'IXP 200 par une possibilité de gestion a distance incluant un boot a distance, un wake on lan, ..etc. Rien de bien important. Dans l'immédiat, nous avons donc le choix entre le Southbridge ALi, peut performant mais fonctionnet et le "tout-buggué" 686B de VIA. On se tournera donc vers l'ALi.

Suite ( Etude Approfondie du Layout )